mercredi 1 juillet 2015

J -4 Le propriétaire du terrain prépare «tranquillement» l'expulsion

Au « village », ce mercredi, la chaleur s'est faite écrasante, comme partout en France. Mais là-bas, sous les tôles, la ferraille des Algeco, la température franchi sans problème la barre des 50 degrés, sans que la nuit ne permette de rafraîchir quelque peu l'intérieur de ses «habitations». 

Les parents ont rafistolé trois piscines gonflables, rustines sur les boudins, et le tuyau d'arrosage rafraichit les marmots qui, comme tous les gosses du monde, se jettent à l'eau et s'éclaboussent, entre deux grands de rire.

Comme tous les gosses du monde, en tout cas ceux qui ont la chance d'être scolarisés, les enfants du « village » quitteront bientôt l'école. Ce sera, en ce qui les concerne, sans la certitude de retrouver leur place à la rentrée de septembre.

On comprend qu'au-delà des jeux d'eau et des rires, l'ambiance, sur le «village», soit à l'inquiétude plutôt qu'à la fête. Inquiétude nourrie par la visite, lundi, de deux individus mandatés par la Séquano, propriétaire du terrain. Ils ont fait le tour des lieux, et se sont attardés sur les habitations, les Algéco dit autrement «cabanes de chantier», dans lesquels les familles s'entassent depuis 2008. Ces deux individus ont pris le temps d'évaluer les moyens nécessaires à leur démontage et leur évacuation. Avant de quitter les lieux ils ont pris soin de prévenir les quelques Rroms présents : maintenant, il faut partir. On arrive, avec nos machines, notre titre de propriété et tout notre barda.

Alors que, samedi dernier, à l'occasion du rendez-vous la mairie s'était engagée à provoquer une réunion avec la préfecture, la Sequano, les habitants et le Collectif, voilà que la menace d'une expulsion rapide est à nouveau brandie par la Séquano ! Nous ne savons rien des deux personnes envoyées par elle sur le terrain. Nous savons, par contre, qu'une expulsion ne peut avoir lieu dans ces conditions, ni être décrétée unilatéralement par le propriétaire.

En conséquence, monsieur le maire, faites donc entendre votre voix et dénoncez immédiatement les agissements de la Séquano et de ses envoyés !

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