lundi 27 juillet 2015

NOUS NE LACHONS RIEN !



Dimanche 26 juillet : après une nuit tranquille passée place de la mairie sous la tente, nous avons nettoyé l’endroit, puis la pluie est arrivée. Elle a sans doute découragé plus d’un audonien, toujours est-il que le rassemblement prévu pour 18 heures a coupé court. Manque de combattants sans doute, mauvaises conditions météo certainement, mais plus sûrement encore : présence d’un escadron de paramilitaires estampillés « Police Nationale », flashball en bandoulière et regards menaçants scrutant la ligne bleue des Vosges. Il faut imaginer la scène (ici, bientôt, la vidéo) :  face à une trentaine de personnes tout à fait pacifiques, une bande de gardiens de l’Ordre, tonfa, grenades, bombes lacrymogènes et gilets pare-balles dignes de la plus mauvaise série Z. Dès qu’il s’agit d’exposer et de mettre en musique sa tsiganophobie, il semble que l’Etat Français ne rechigne devant aucune débauche de moyens.

Ce soir là, place de la mairie, il avait déployé ses forces pour nous empêcher de… poser les tentes au sol. Ca pourrait être drôle, comique, ça ne l’était pas. Ca l’était d’autant moins que, par le biais de Marie Cuilliez, avocate, nous venions juste d’apprendre qu’une sixième famille bénéficiait, le jour-même, d’un hébergement d’urgence en hôtel. Même les petites victoires se fêtent.  La, rien ne fut fêté, nous avons dû partir en urgence assurer un autre lieu pour la nuit, un autre refuge pour des familles épuisées par une expulsion suivie de deux journées de tension. 

Ce fut fait. Lieu trouvé. L’abri proposé par le Collectif de Solidarité leur a permis de manger, se reposer, échanger, commencer de préparer la journée de demain. La police nous cherchait. Depuis notre départ, place de la mairie, baluchons et caddies en main elle avait tenté de nous suivre, on dirait : de nous débusquer. Faudra-t-il, la prochaine fois, nous terrer dans les égouts, les coursives? Qu’elle sache alors que nous sommes prêts à le faire, et tout à fait déterminés.

Demain les familles ont prévu de retourner à l’ancien village récupérer leurs affaires. Le Collectif y sera, bien entendu. Pour donner un coup de main, pour, aussi, vérifier que tout se passe selon les termes de l’accord consigné, à ce sujet. Nous, ne lâchons rien.

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