dimanche 30 août 2015

France Culture. Les pieds sur terre.Bobigny2. La Directrice

 Podcast de l'émission ici

Depuis l’évacuation d’un camp de Roms où vivaient plusieurs enfants de l’école Marie Curie de Bobigny,  la directrice, qui y a assisté, est entrée en résistance.


La directrice et les enfants Roms du camp voisin Leila Djitli © Radio France
Après avoir accueilli les familles dans son école, elle cherche une solution afin que les enfants ne passent pas la nuit dehors.
1ère diffusion le 05/10/2010
Reportage : Leila Djitli - Réalisation : Julie Beressi (et Olivier Bétard)

Un mois à la rue ça suffit


samedi 29 août 2015

Quand la police met la pression...

Ce soir vendredi 28 août, à la veille du rassemblement de soutien aux familles Rroms qui campent place de la mairie depuis maintenant cinq semaines, une poignée de policiers municipaux et nationaux a débarqué devant les tentes aux alentours de 23 heures. Alors même que les enfants y dormaient avec leurs parents, ils ont exigé des familles qu'ils évacuent la place, tout de suite !

Renseignements pris, il s'agissait d'une demande de W. Delannoy, maire de Saint-Ouen-qui-n'est-pas-sur-Seine, inquiet que le spectacle d'une telle désolation humaine soit comme imposée aux traditionnels cortèges nuptiaux du samedi. Délicate attention à l'égard des futurs mariés et de leur invités, qui aurait pu cependant se traduire de façon bien différente que celle d'une descente policière, en commencement de nuit. La salle, demandée depuis des semaines, aurait pu être ouverte. Les familles et le Collectif auraient pu, ce vendredi, être prévenus de cette nouvelle volonté martiale d'une place débarrassée des Rroms dans la nuit précédent les cérémonies! Surtout, aucun mariage nocturne n'étant prévu ce jour, on aurait pu laisser s'appliquer dans les faits l'accord convenu depuis des semaines: laisser les familles tranquilles la nuit, et les laisser plier les tentes en début de matinée.

Ce nouveau coup de pression venant s'ajouter aux insultes essuyées mercredi par les Rroms (voir article précédent), les familles et le Collectif de Solidarité ne peuvent que constater une certaine nervosité de la part des autorités, qui ne devaient pas s'attendre à tant de détermination. Mariages mis à part (les samedis précédents, étrangement le problème ne s'était pas posé), nous constatons bien entendu que ce débarquement accompagné de menaces a lieu la veille du rassemblement de soutien. Un hasard, à coups sûrs...

Les soutiens présent à onze heures ont obtenu que les familles Rroms puissent rester cette nuit sur la place, à condition de les avoir repliées, samedi matin, à sept heures. A la demande d'un maire paraît-il rentré de vacances (quel suspense...), les enfants seront donc levés très tôt, après une nuit de tension.

Plus que jamais, le Collectif est au près des familles, comme hier sous la pluie, le vent, lorsque matelas, tentes, vêtements étaient trempés, qu'il a fallu en trouver d'autres, et des duvets également, avant de se réinstaller place de la mairie.

Plus que jamais nous comptons sur vous, sur votre humanité, pour venir demain samedi 29 août à partir de 15 heures manifester votre soutien aux familles Rroms expulsées du "village d'insertion", opposer une fin de non recevoir au projet d'une ville basée sur l'exclusion! 

jeudi 27 août 2015

CINQ SEMAINES SOUS LES TENTES , ET DEMAIN LA RENTREE SCOLAIRE...



RASSEMBLEMENT SAMEDI 29 AOUT, 15 HEURES, PLACE DE LA MAIRIE EN SOUTIEN AUX FAMILLES RROMS



Ce même jour, au même endroit, COLLECTE DE FOURNITURES SCOLAIRES PAR LE COLLECTIF DE SOLIDARITE.

Cela fera cinq semaines vendredi que des familles Rroms expulsées de l'ancien « village d'insertion » du 41, rue de Clichy dorment sous les tentes, devant la mairie, en attente d'une solution de relogement, d'un terrain, ...

Cette situation parfaitement insupportable qui voit, en plein cœur de la ville, des enfants dont certains très jeunes contraints de vivre dehors, sera sous peu compliquée encore du fait d'une rentrée scolaire hasardeuse. En effet, à l'heure où s'écrivent ces lignes, il n'est pas du tout certain que la totalité des enfants Rroms scolarisés dans les écoles et collèges de Saint-Ouen y retrouvent leur place, dès mardi. Document à l'appui, nous sommes même en mesure de prouver que la municipalité cherche à barrer la route de l'école à certains, en exigeant des pièces justificatives n'entrant pas dans le cadre d'une procédure classique d'inscription.

De ce fait, l'équipe municipale agit en toute illégalité, et prend le risque de se retrouver devant le tribunal administratif. A elle, dès lors, d'assumer des actes relevant ni plus ni moins de la discrimination la plus insupportable qui soit, puisque s'attaquant aux enfants, à leur parcours scolaire.

Depuis cinq semaines, nos différentes requêtes, nos différents courriers sont restés lettre morte.

Depuis cinq semaines, l'exigence minimale d'ouverture d'une salle temporaire permettant de mettre à l'abri, en urgence, les familles, n'a connu aucune réponse, pas même négative, de la part des autorités.

Depuis cinq semaines, la police municipale est présente chaque matin, histoire de maintenir une forme de pression sur les habitants des tentes qui pourtant, chaque matin, les plient, rangent matelas et couvertures, dégagent la place pour la journée.

Et pourtant, au matin du mercredi 26 août, des membres de la police municipale accompagnés de représentants de la police nationale n'ont pu s'empêcher d'insulter les Rroms présents, les traitant de « merdes », et précisant qu' « ici, ce n'est pas un camping, même si on mange bien (sic!), il faut dégager, maintenant ! ».

Ces propos, confirmés par plusieurs témoins, relèvent à minima du mépris, de la provocation lamentable. Il ne s'agit peut-être que d'un malheureux dérapage. Le Collectif de Solidarité avec les Rroms de Saint-Ouen en danger, tout en le dénonçant avec force, ne peut qu'espérer qu'il ne se renouvelle pas. Si tel était le cas, preuve serait faite que l'insulte, le rejet, plus encore la recherche d'un affrontement brutal avec les familles Rroms constitue l'unique « réponse » d'une municipalité dont l'autisme n'est plus à prouver.

Expulsées du « village d'insertion » (terrain et dispositif légal mis en place par les pouvoirs publics), contraints de dormir dans la rue, ignorés de ceux qui, en juin, feignaient de vouloir éviter l'expulsion ; inquiets d'une rentrée scolaire risquant de se solder par un nouvel échec, désormais menacées et insultées par la police, les familles Rroms de la place de la mairie n'en demeurent pas moins plus que jamais déterminés à continuer de camper face aux portes de la maison dite commune.

Elles appellent les habitants, les habitantes de Saint-Ouen à se rassembler largement samedi 29 août, 15 heures, pour exiger de l'équipe municipale non seulement une solution de relogement, mais également l'assurance, ferme et solennelle, que mardi matin TOUS les enfants Rroms dont les parents le souhaitent seront bel et bien accueillis dans les établissements scolaires de la ville.

RASSEMBLEMENT SAMEDI, 15 HEURES, PLACE DE LA MAIRIE

COLLECTE DE FOURNITURES SCOLAIRES

ILS VIVENT ICI – ILS VONT A L'ECOLE ICI – ILS RESTERONT ICI !

Le collectif de Solidarité avec les Rroms de Saint-Ouen en Danger

solidarite.roms.saint.ouen@gmail.com

lundi 24 août 2015

Un mois sous les tentes devant les portes d’une mairie fermée à toute humanité



Lundi 24 août : cela fait un mois, jour pour jour, qu’a eu lieu l’expulsion du village d’insertion du 41, rue de Clichy. Depuis, plusieurs familles campent place de la République, à quelques mètres des portes de la Maison Commune. 
Ce matin, la police municipale a une fois de plus exigé que soient repliées les tentes à l’intérieur desquelles s’éveillaient à peine les enfants. Il pleuvait, il ventait. Peu importe, l’essentiel était de faire place nette avant l’ouverture de portes lesquelles demeurent fermées aux demandes des familles Rrom.

Les membres de l’équipe municipale sont-ils à ce point heurtés par une telle détresse humaine qu’ils exigeraient qu’on leur en épargne la vue ? Sont-ils à ce point sensibles qu’ils n’aient pu, une seule fois, prendre sur eux et descendre ces quelques marches ?  Dommage. Leur émotivité les aura empêchés de constater, de visu, les effets de la politique calamiteuse menée par leur patron. De même, ni les élus ni le préfet ni le conseil de Sèquano, rassemblés en une même bande d’expulseurs, n’ont été jusqu’à aujourd’hui confrontés aux réalités que chaque audonien, chaque audonienne, peut constater lors de son passage sur la Place. L’extrême dénuement dans lequel se débattent les familles rassemblées là suite à l’expulsion du « village » se passe de tout commentaire. Il suffit de venir les voir, leur parler et les écouter pour comprendre instantanément l’absurdité totale de la situation, la nécessité d’y mettre un terme au plus vite par le biais d’un relogement. Nous parlons, là, d’enfants. Dont certains sont, ni plus ni moins, en danger. Qui risquent de tomber malades. Nous parlons de parents se débattant comme ils peuvent entre les difficultés d’un quotidien qu’on a peine à imaginer et la recherche de solutions. Nous parlons de Rroms et, en parlant de Rroms, nous parlons d’hommes !

Le Collectif de Solidarité avec les Rroms de Saint-Ouen en danger est au regret de constater qu’il n’a jamais autant mérité cette appellation.  L’automne approche. La pluie est là. Ni les tentes, ni les familles, qui estiment n’avoir plus rien à perdre, ne bougeront de la place de la mairie tant qu’une solution viable ne leur sera proposée. 

Alertés à plusieurs reprises par le Collectif, les pouvoirs publics ont fait le choix du mutisme. Ce choix, ils auront à l’assumer !

Ils vivent à Saint-Ouen ! Ils vont à l’école à Saint-Ouen ! 
Ils resteront à Saint-Ouen !

A la rentrée, les enfants des bidonvilles doivent pouvoir aller à l'école comme tous les enfants.

Le Collectif national Droits de l'Homme romeurope vient de lancer une pétition à ce sujet. A l'approche de la rentrée des classes, le problème revêt une importance cruciale notamment dans les villes de Seine-saint-Denis, suite aux expulsions de cet été.
Nous vous demandons donc de la signer et de la diffuser largement. 
Ci-dessous, le message du Collectif national, Adressée à Aux Maires de France, Recteurs d'Académie, Ministre de l’Éducation nationale

           Inscrivez tous les enfants à l'école

https://www.change.org/p/aux-maires-de-france-recteurs-d-acad%C3%A9mie-ministre-de-l-education-nationale-inscrivez-tous-les-enfants-%C3%A0-l-%C3%A9cole#petition-letter

vendredi 21 août 2015

La seule réaction de la municipalité se trouve donc sur facebook :

Une élue de la majorité, sans la moindre honte, qui confirme que la police de notre Ville, sur ordre du maire donc, est bien intervenue ce matin auprès des familles Roms pour leur demander de replier leurs tentes prêtées par Médecins du Monde. La police a menacé ces familles expulsées, dont un bébé de quatre mois, de les déposséder manu militari de leurs affaires s'ils se réfugiaient encore une fois sous leurs tentes alors que la pluie était en train de tomber. Une benne serait même mobilisée pour tout leur enlever. Quand je suis arrivé avec d'autres soutiens, le bébé de quatre mois, blotti dans une couverture, était sous la pluie en présence de sa maman. Voilà, même pas une once d'humanité dans les propos nos édiles.

samedi 15 août 2015

Et maintenant, La Courneuve...




Jacques Gaillot est donc passé hier vendredi sur la place de la mairie, à Saint-Ouen, s'entretenir avec quelques uns, quelques unes des Rroms qui y campent suite à l'expulsion du « village d'insertion », le 24 juillet dernier. Il a pu également rencontrer quelques élus de l'opposition municipale, mais ni le maire, en vacances, ni aucun adjoint. Sont-ils tous à la plage ? Après une année de dur labeur, il est bien naturel d'aller prendre un peu de repos au soleil. On a laissé ses ordres. Les expulsions se poursuivent. A vous la plage...

Quoi qu'il en soit de la vacance municipale, et alors que les Rroms audoniens entament ce samedi leur quatrième semaine de « camping » place de la mairie, le journal Libération nous rappelle que Le Samaritain, bidonville de La Courneuve essentiellement peuplé de Rroms, risque l'expulsion à partir d'aujourd'hui, les derniers recours en justice étant épuisés (article à lire dans sa totalité, rubrique «revue de presse »). Ce lieu a huit ans d'existence. Il est organisé. Des rues, une place, et même une église. Avec l'aide d'associations et de soutiens divers, un projet parfaitement viable de « sortie du terrain », sur trois ans, a été présenté, défendu, de façon très concrète parce que viable et susceptible d'être financé à moindre coûts, mais le maire Gilles Poux (PC) n'en veut pas. La lecture de l'article vous permettra, peut-être, de découvrir les raisons de ce refus, en ce qui nous concerne nous y avons renoncé.

L'exclusion, le rejet, la xénophobie rance d'une France pour l'heure essentiellement tsiganophobe, ne connait aucune frontière en matière de droite ou de gauche. Le traitement réservés aux habitants des campements de fortune, à celles et ceux qui travaillent, scolarisent leurs enfants, est le même quelle que soit la couleur politique de l'équipe municipale.

Après Aubervilliers, Bobigny, Saint-Ouen, ce serait donc le tour du bidonville de La Courneuve ? A suivre, de très près.

mercredi 12 août 2015

Mgr Gaillot à Saint-Ouen vendredi

Jacques Gaillot, évêque de Partenia, compagnon de route de longue date des Sans-Droits, Sans-Papiers, Sans-Logement, viendra vendredi 14 août à 19h30 rencontrer les Sans-Logis place de la mairie, à Saint-Ouen.

Il avait manifesté son soutien aux familles Rroms expulsées de l'ancien "village d'insertion" par l'envoi d'un texte (lire ci-contre, rubrique "courriers des soutiens").
A cette occasion, Jacques Gaillot  rencontrera les familles Rroms encore présentes sur la place, et qui entameront ce jour-là leur quatrième semaine de campement devant les portes de la mairie, la maison commune.

Ils dormiront là une nouvelle fois à moins que, d'ici-là, l'équipe municipale n'ait daigné répondre au courrier envoyé par le Collectif de Solidarité, demandant l'ouverture, en urgence, d'une salle ou d'un terrain permettant d'accueillir de façon provisoire mais humaine, ces familles, ces enfants.

CONTINUEZ D'ECRIRE, DE PASSER, DE TELEPHONER A LA MAIRIE AFIN D'EXIGER L'OUVERTURE DE CETTE SALLE, DE CE TERRAIN!

CONTINUEZ DE SIGNER ET DE FAIRE SIGNER LA PETITION!

Rassemblement, chaque soir, à partir de 18h30 pour rencontrer les familles, leurs soutiens, le collectif de solidarité.


lundi 10 août 2015

Lundi 10 août

Lundi 10 août,

sans nouvelles de la mairie concernant l'ouverture en urgence d'une salle municipale de façon temporaire, le Collectif de Solidarité envoie ce jour le courrier ci-dessous, à l'adresse des conseillers départementaux par ailleurs membres du conseil d'administration de Séquano, société d'économie mixte ayant demandé l'expulsion de l'ancien "village d'insertion". Autres destinataires: la préfecture, comme d'habitude et sans espoir aucun,  monsieur le maire de Saint-Ouen et autres "interlocuteurs" brillants par leurs silences.

Lettre au Président du conseil départemental et aux membres du conseil d'administration de la Séquano

Collectif de solidarité avec les Rroms de Saint-Ouen en danger,
Droit au logement Saint-Ouen,
Entraides citoyennes,
Ligue des Droits de l’Homme Plaine Commune,
MJCF Saint-Ouen
MRAP 93,
Romeurope 93,

à
Monsieur le Président du Conseil Départemental, Stéphane Troussel
Mesdames et Messieurs les conseillers départementaux membres du Conseil d'Administration de la SEQUANO,
Mesdames et Messieurs les conseilleurs départementaux,

Saint-Ouen, le 10 aout 2015

Mesdames, Messieurs,

Le 24 Juillet 2015, le Préfet a procédé à l'expulsion du Village d'insertion des familles Rroms, situé 41 rue de Clichy 93400 Saint-Ouen, à la demande de Séquano Aménagement auprès du TGI de Bobigny.
La société Séquano Aménagement, au sein de laquelle vous siégez en tant qu’administrateur, est propriétaire de ce terrain depuis 2008, date de création du Village.

Lors de la création du Village d’insertion par les pouvoirs publics, les familles ont été choisies en fonction de critères précis.
Quelle que soit l'importance du projet d'aménagement des Docks de Saint-Ouen, il n’est pas acceptable de jeter sur le trottoir, sans aucune solution de relogement, des familles avec enfants, dont certains en bas âge, qui ont quant à elles rempli leur part du contrat : apprentissage du français, emploi ou recherche active et formation, scolarisation des enfants.

Depuis le 24 juillet, ces familles sont à la rue et dorment sur le parvis de la mairie de Saint-Ouen dans des tentes prêtées par Médecins du Monde. Certaines ont bénéficié de quelques nuits d’hôtel par le 115 pour des durées très limitées.
Pour plus d'informations, vous pouvez consulter le blog : solidariteromsaintouen.blogspot.fr

Nous sommes persuadés que vous n'êtes pas indifférents à la situation de ces familles, de ces citoyens audoniens et séquanodionysiens à part entière. Face à cette détresse humaine et à une situation sanitaire chaque jour plus inquiétante, nous vous demandons :

  • de proposer  la mise à disposition immédiate d'un terrain ou d'un local. Un courrier adressé au maire de Saint-Ouen le 30 juillet pour demander la mise à disposition d’une salle municipale n’a, à ce jour, reçu d’autre réponse qu’un accusé de réception.

  • de trouver des solutions de relogement pérennes avec les différents acteurs publics concernés.

  • A cette fin, les familles, avec le soutien d'associations et de nombreux citoyens, demandent que leur situation soit discutée autour d'une table ronde réunissant le maire de Saint-Ouen, Séquano Aménagement, le Conseil Départemental, la Préfecture, Plaine-Commune, les familles expulsées, le Collectif de solidarité avec les Rroms de Saint-Ouen et l’association Droit au logement Saint-Ouen.

Le maire de Saint-Ouen, Monsieur William Delannoy, avait reçu une délégation le 27 juin dernier et s’était engagé à organiser une telle réunion multipartite. Il avait déclaré que « tant qu’il n’y avait pas cette réunion il n’y aurait pas d’expulsion des familles ». Depuis l’expulsion, il refuse de communiquer et d'assumer ses responsabilités, déléguant à la Préfecture le soin de résoudre la situation.

Il est notamment  impératif que les enfants puissent poursuivre leur scolarité dans des conditions de vie dignes.
Il est urgent de trouver des solutions concrètes.

Comptant vivement sur votre réponse, nous vous prions d'agréer, Mesdames, Messieurs les Conseillers départementaux, l'expression de nos meilleures salutations.


Les associations précitées

Copie : Maire de Saint-Ouen, Préfet de la Seine-Saint-Denis, Préfet délégué à l’égalité des chances, Ministre du Logement, de l’Egalité des territoires et de la Ruralité, Président de Plaine-Commune.

Collectif de solidarité avec les Rroms de Saint-Ouen en danger -  rue des Graviers 93400 Saint-Ouen








vendredi 7 août 2015

ECRIVEZ, APPELEZ, PASSEZ A LA MAIRIE !




Cela fait deux semaines aujourd'hui que, sans solution de relogements, des familles expulsées de l'ancien « village d'insertion » Rrom campent devant la mairie. 
L'équipe municipale reste sourde à notre demande d'ouverture, en urgence, d'une salle ou d'un terrain, à des fins provisoires.
Pour exiger cette ouverture, écrivez, appelez, ou passez à la mairie !
Demandez à parler à M. le Maire ou a un des adjoints, à défaut, laissez un message à l'accueil. Il s'agit d'un acte citoyen, de pure humanité, simple et concret.
Le Collectif 



Téléphone de la mairie : 01 49 45 67 89
E-mail : service-courrier@mairie-saint-ouen.fr
Horaire d'ouverture : du lundi au vendredi  de 8h30 à12h30 et de 13h30 à 18h et le samedi de 8h30 à 12h. Fermé le jeudi matin

jeudi 6 août 2015

Communiqué du Collectif de Solidarité avec les Rroms de Saint-Ouen en danger


(mardi 4 août)

Hier, le tribunal administratif de Paris a rendu ses délibérés concernant les demandes d’hébergement d’urgence, pour situation de détresse, des 16 familles Rroms expulsées le 24 juillet de l'ancien « village d'insertion » situé 41, rue de Clichy, à Saint-Ouen (93400) où elles vivaient depuis 2008 et qui, depuis, campent place de la mairie. Les délibérés sont tranchés : 8 familles bénéficiant déjà d'un hébergement d'urgence minimal ont été écartées. Pour les 8 autres familles encore sans solution, seule celle dont le plus jeune enfant est âgé de 4 mois a pu bénéficier d'un jugement favorable sous la forme d'une injonction faite à la préfecture. Toutes les autres requêtes ont été rejetées. Selon leur avocate maître Cuilliez, « ils n'ont plus rien à attendre de la justice ». Elle estime par ailleurs que 3 familles au moins parmi les 8 dont nous parlons méritaient clairement un hébergement en raison de l’état de santé des personnes ou de la situation familiale (parent isolé).

Le Collectif de Solidarité avec les Rroms de Saint-Ouen en danger, tout en constatant le décalage flagrant entre l'urgence de remédier à la situation qui perdure place de la mairie de Saint-Ouen et la réponse de la justice, appelle une nouvelle fois à la mobilisation de tous et toutes, surtout de celles et ceux qui ne manqueront pas d'être stupéfaits par un jugement condamnant ces familles à vivre sous les tentes, qu'elles soient ou non accompagnées d'enfants. Nous continuerons de nous battre pour que les familles actuellement en hébergement d'urgence, pour des durées de 2 à 3 jours, soient maintenues dans ce dispositif. Nous continuerons d'exiger, pour celles campant toujours place de la mairie, l'ouverture en urgence d'une salle municipale.

Nous demandons à tout ceux que cette situation révolte d'appeler la mairie, de la rappeler, jusqu'à obtenir satisfaction concernant l'ouverture de cette salle, qui n'est qu'un minima en matière de solidarité citoyenne. Nous continuerons de nous battre pour que soit trouvée, à terme, une solution de logement pérenne pour ces familles Rroms, fortement engagées dans un processus d'intégration, mais aujourd’hui jetées à la rue à seule fin de permettre l'extension immobilière du quartier des Docks, à Saint-Ouen. Nous continuerons de nous battre pour que ces enfants Rroms audoniens retrouvent dans quelques semaines les bancs des écoles qu’ils connaissent depuis toujours. Nous continuerons de nous battre contre les préjugés de toutes sortes, dont sont victimes les membres de cette communauté.

Le Collectif





mardi 4 août 2015

Comme une lettre à la poste.

Mardi 4 août, 
 
11e nuit sous les tentes, place de la mairie. Toujours aucune réponse à notre demande d'ouverture d'une salle municipale. D'une manière générale le silence semble être la règle fixée par les autorités,ou bien c'est le mépris total: les délibérées attendus sont tombés aujourd'hui, le tribunal administratif rejette les requêtes concernant les familles. Selon Marie Cuilliez, leur avocate, ils n'ont "plus rien à attendre de la justice"... Les soutiens sont par contre plus que jamais présents, et plus nombreux chaque jour, comme le prouve ce texte.
 
 
 
 
 
 
 
Comme une lettre
à la poste
!


Immenses remerciements à Raphaël Glucksmann pour ce texte sombre et lumineux !

"Dans nos rues et sur nos places, relégués au fond de sinistres bidonvilles ou squattant des cabines téléphoniques hors d'âge, des milliers de miroirs hantent Paris.
Ils nous renvoient une image de nous-mêmes si difficile à contempler que nous refusons de les voir, préférant zapper leur existence, faire comme s'ils n'étaient pas là ou les blâmer pour leur misère.
La nature d'une société se lit dans le sort qu'elle réserve à ses marges. Les sans-abris en général et les Roms en particulier sont autant de reflets de la France et de l'Europe que nous sommes en train de construire ou plutôt de laisser péricliter.
Nous sommes un pays riche, mais une société bien pauvre si nous ne parvenons pas à trouver un toit à ces milliers d'enfants et d'adultes qui errent parmi nous. Nous avons un passé lumineux, mais un futur bien sombre si nous ne pouvons plus voir dans l'autre un semblable, dans l'étranger un proche, dans celui qui n'a plus rien un frère en condition humaine.
Notre nation mourra de ne plus être capable d'empathie. Et donc de solidarité. Nous nous recroquevillons sur nous-mêmes, ce que nous avons et ce que nous pensons être, cette fameuse identité qui ressemble de plus en plus à une prison pour le cœur et l'âme. Au bout du repli, il n'y a que la mort. Si nous voulons vivre, vraiment, comme citoyens et comme être humains, cessons d'ignorer les Roms, les sans abris, les sans papiers, ces sans rien qui portent la vérité de notre tout.
En les voyant, nous nous verrons nous-mêmes. En les aidant, nous nous aiderons nous-même. La chasse aux pauvres ne balaie pas la misère, elle creuse notre tombe à tous. "





dimanche 2 août 2015

Marius le 25 juillet 2015 place de la mairie


Dimanche 2 août

9e nuit passée sous les tentes, pour les roms de la place de la mairie... Si quelques familles ont pu être hebergées d'urgence, pour quelques nuits par le 115, il reste une vingtaine de personnes qui dorment au pied de la statue, au pied de ce monument aux morts qui, comme chacun sait, représente une femme et ses deux enfants, bel appel à la paix. On n'a pas à chercher bien loin pour y voir un symbole, une heureuse concomitance.

Nous avons donc écrit au maire (voir plus bas). Nous lui avons demandé d'ouvrir une salle dans la ville. Il en a le pouvoir, il en a les moyens, et la situation, sur la place, le commande. Un médecin est passé hier, a examiné celles et ceux qui le désiraient, certains atteints de maladies chroniques. Le respect du secret médical nous interdit bien sûr de livrer ici ses conclusions. La période estivale voit le nombre de personnes aidantes diminuer, et si le Collectif continue d'être présent en assurant le minimum (largement aidé en cela par plusieurs associations et particuliers), il n'empêche qu'en ce début août la situation risque de devenir plus problématique encore qu'elle ne l'est.
Sommes-nous trop alarmistes ? Jouons-nous sur « la corde sensible » ? Les audoniens, les audoniennes, qui passent régulièrement place de la mairie, qu'il s'y arrêtent ou pas le voient bien : cette situation n'est pas tenable. Dix jours déjà que nous campons devant les portes de la maison commune, il est grand temps d'ouvrir une salle municipale ! C'est tout à fait faisable, et vite, et sans mobiliser trop de moyens ni de personnes. Nous parlons d'une mesure tout à fait provisoire, dans l'attente d'une solution pérenne. Il s'agit, avant tout, de mettre à l'abri pour un temps les habitants de l'ancien village d'insertion, notamment de soustraire femmes et enfants à un environnement plus ou moins délétère. Monsieur le maire, qu'attendez-vous ?

Si l'équipe municipale s'entête dans son silence et joue sur la fatigue, l'usure, alors elle doit se préparer à quelques déconvenues : les roms de Saint-Ouen voient leur détermination augmenter de jour en jour, et, soyez-en certains : ils ne partirons pas. Ils n'ont nulle part où aller, et toute tentative de dispersion via les hébergements d'urgence (à Aulnay, à Cergy-Pontoise, dans le Val de Marne...) s'est pour l'heure soldée par des retours à Saint-Ouen, place de la mairie. Parce qu'ils sont audoniens, depuis des années. Parce qu'ils ont cru aux promesses qui leur ont été faites. Parce que leur avocate, par media interposés et devant le juge, vendredi, a eu raison de parler d'une véritable trahison des autorités. Ils resteront, enfin, parce que dans quelques semaines c'est la rentrée scolaire, et qu'ils tiennent avant tout à ce que leurs enfants puisse rejoindre leurs camarades, dans les écoles de Saint-Ouen. C'est leur revendication première. N'est-ce pas une preuve suffisante de leur volonté d'intégration ?

En l'attente de la décision de justice que nous devrions connaître demain, lundi (mais qui ne concerne que les hébergements d'urgence) ; en l'attente d'une véritable table ronde réunissant les habitants de l'ancien village d'insertion, le Collectif de solidarité, la préfecture, la municipalité,...

MONSIEUR LE MAIRE , AGISSEZ, OUVREZ UNE SALLE MAINTENANT !