dimanche 2 août 2015

Dimanche 2 août

9e nuit passée sous les tentes, pour les roms de la place de la mairie... Si quelques familles ont pu être hebergées d'urgence, pour quelques nuits par le 115, il reste une vingtaine de personnes qui dorment au pied de la statue, au pied de ce monument aux morts qui, comme chacun sait, représente une femme et ses deux enfants, bel appel à la paix. On n'a pas à chercher bien loin pour y voir un symbole, une heureuse concomitance.

Nous avons donc écrit au maire (voir plus bas). Nous lui avons demandé d'ouvrir une salle dans la ville. Il en a le pouvoir, il en a les moyens, et la situation, sur la place, le commande. Un médecin est passé hier, a examiné celles et ceux qui le désiraient, certains atteints de maladies chroniques. Le respect du secret médical nous interdit bien sûr de livrer ici ses conclusions. La période estivale voit le nombre de personnes aidantes diminuer, et si le Collectif continue d'être présent en assurant le minimum (largement aidé en cela par plusieurs associations et particuliers), il n'empêche qu'en ce début août la situation risque de devenir plus problématique encore qu'elle ne l'est.
Sommes-nous trop alarmistes ? Jouons-nous sur « la corde sensible » ? Les audoniens, les audoniennes, qui passent régulièrement place de la mairie, qu'il s'y arrêtent ou pas le voient bien : cette situation n'est pas tenable. Dix jours déjà que nous campons devant les portes de la maison commune, il est grand temps d'ouvrir une salle municipale ! C'est tout à fait faisable, et vite, et sans mobiliser trop de moyens ni de personnes. Nous parlons d'une mesure tout à fait provisoire, dans l'attente d'une solution pérenne. Il s'agit, avant tout, de mettre à l'abri pour un temps les habitants de l'ancien village d'insertion, notamment de soustraire femmes et enfants à un environnement plus ou moins délétère. Monsieur le maire, qu'attendez-vous ?

Si l'équipe municipale s'entête dans son silence et joue sur la fatigue, l'usure, alors elle doit se préparer à quelques déconvenues : les roms de Saint-Ouen voient leur détermination augmenter de jour en jour, et, soyez-en certains : ils ne partirons pas. Ils n'ont nulle part où aller, et toute tentative de dispersion via les hébergements d'urgence (à Aulnay, à Cergy-Pontoise, dans le Val de Marne...) s'est pour l'heure soldée par des retours à Saint-Ouen, place de la mairie. Parce qu'ils sont audoniens, depuis des années. Parce qu'ils ont cru aux promesses qui leur ont été faites. Parce que leur avocate, par media interposés et devant le juge, vendredi, a eu raison de parler d'une véritable trahison des autorités. Ils resteront, enfin, parce que dans quelques semaines c'est la rentrée scolaire, et qu'ils tiennent avant tout à ce que leurs enfants puisse rejoindre leurs camarades, dans les écoles de Saint-Ouen. C'est leur revendication première. N'est-ce pas une preuve suffisante de leur volonté d'intégration ?

En l'attente de la décision de justice que nous devrions connaître demain, lundi (mais qui ne concerne que les hébergements d'urgence) ; en l'attente d'une véritable table ronde réunissant les habitants de l'ancien village d'insertion, le Collectif de solidarité, la préfecture, la municipalité,...

MONSIEUR LE MAIRE , AGISSEZ, OUVREZ UNE SALLE MAINTENANT !

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