lundi 6 juillet 2015

AILLEURS, COMME A SAINT-OUEN

Hier, dimanche 5 juillet, était donc le JOUR J, celui à partir duquel l’expulsion du « village » redevenait possible. Une période de grande incertitude s’ouvre donc aujourd’hui, d’autant que nous sommes sans nouvelles de la municipalité et de la promesse du maire : organiser une réunion avec les habitants, le collectif de soutien (son avocate) et la Séquano. Les courriers envoyés (voir ci-contre) sont restés sans réponse, tandis que des salariés de la même Sequano, propriétaire du terrain, sont passés au « village » vérifier la faisabilité technique d’une expulsion. Pendant ce temps, au conseil d’administration du collège Jean Jaurès (deux adolescents du « village » y sont scolarisés), le Principal a refusé que soit procédé à un vote sur un texte les concernant. On voit que les silences, les refus du dialogue comme de prise de position claire, non seulement perdurent, mais se multiplient.

Pour autant, le « village » de Saint-Ouen est loin d’être un cas isolé. Sous différentes modalités, et pour ne s’en tenir qu’à la région parisienne, les terrains menacés et les freins mis à l’insertion de la population Rrom sont légion. Partout, les conditions de vie des migrants roumains et bulgares deviennent de plus en  plus précaires et les « évacuations » devenues presque banales. A Bobigny, par exemple, dans un contexte proche de celui du « village » de Saint-Ouen, une aire d’insertion ouverte en 2012 est menacée d’expulsion par une mairie voulant récupérer le lieu. Nous sommes, bien entendu en lien avec les associations et collectifs qui luttent pour que les habitants des bidonvilles ou des « villages » soient traités avec dignité, dans le respect de leurs droits, pour que ne soient pas brisée nette les parcours scolaires des enfants et les projets de vie des parents.

D’une manière générale, la tziganophobie d’Etat, inscrite dans les textes, se traduit en acte dans ces politiques locales visant à l’éloignement forcé de ces habitants qui, faut-il le rappeler ?, « remplissent les critères » nécessaires à leur insertion.  La propagande va bon train, qui ne cesse d’associer le Rrom au voleur, ou à l’assisté. Elle s’adresse à des gens qui, eux-mêmes confrontés à des problèmes économiques de survie personnelle, font le choix de s’en satisfaire. Ainsi, quand les pelleteuses expulsaient hier les campements illicites, les mêmes pelleteuses s’attaquent désormais aux terrains constitués en toute légalité, dans le cadre d’un programme d’insertion dont on nie, par facilité, les belles réussites. 


Face à cette déferlante silencieuse faite de rejet et de basses manœuvres politiques, nous sommes quelques uns à tenter encore de faire barrage. Aussi est-ce avec plaisir que nous saluons nos victoires, telle celle-ci obtenue par Romeurope :


 La scolarisation des Roms devant la justice

La maire de Sucy-en-Brie comparaissait mercredi pour n'avoir pas inscrit cinq enfants à l'école...(lire la suite ici)


Romeurope 93 :  romeurope93@gmail.com 

La voix des Rroms :  http://rroms.blogspot.fr/


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